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3615 tout le reste
28 septembre 2021

La valse des sacs à merde épisode 3

Le premier vrai gros sac à merde que j'ai connu, je l'ai rencontré à la fac. Un jeune vieux comme j'ai tendance à les appeler, qui avait quelques années de plus, s'était foiré dans diverses tentatives d'études supérieures, et avait échoué au fond d'un amphi de droit d'où il m'avait manifestement repérée comme une proie facile. Il n'a pas fallu grand chose, surtout face à quelqu'un qui comme moi ne comprenait pas très bien les relations humaines (c'est toujours un peu le cas). Il a juste fallu une heure et qu'il fasse mine de M'ÉCOUTER, et de s'intéresser, en poussant des questions. Tellement simple. J'en ai eu conscience sur le moment, de son pouvoir de manipulation, et pourtant j'étais déjà emprisonnée dans sa toile.

Il a ensuite voulu que je vienne chez lui. Là il m'a raconté en long en large et en travers à quel point il était sombre et torturé et supérieurement intelligent. Il m'a expliqué que vu "le milieu d'où il venait" (il traînait avec des gothiques qui faisaient des soirées sapés en Brian Molko du pauvre, pour résumer) il avait "vécu des choses", en gros. En tout cas il ne lâchait pas l'affaire avec moi, alors que j'avais un copain. Je dois admettre que j'étais flattée. Et donc il alternait, comme tout bon manipulateur, le chaud et le froid. On a rapidement fini par coucher ensemble, et il me disait solennellement qu'il m'aimait en plein coït, interrompant ses va-et-vient pour faire ces grandes déclarations. Puis, sitôt l'extase atteinte, il était capable de dire des choses comme "je vois telle autre fille ce soir, j'espère coucher avec elle". Ou de me décrire avec moults détails sur qu'elle autre fille évidemment sublime il fantasmait. Je précise qu'à aucun moment la notion de couple libre n'avait été abordée, encore moins consentie.

Là encore, je n'ai plus exactement le détail de la fin de cette relation de merde en tête. J'ai fini par fuir je suppose. Je me souviens que quelques mois (ou plus?) après un silence radio, je l'ai croisé dans un couloir de fac à l'occasion des partiels. Et à la seconde où je l'ai senti approcher, un bouton de fièvre a commencé à apparaître et à me brûler au coin de la bouche. J'avais développé une vraie allergie à ce type.

J'ai quand même eu une sorte de revanche, ou en tout cas l'occasion de lui claquer la porte au pif. Pour faire bref, on s'est recroisés, il a voulu discuter, on a fini chez lui, il a commencé à me faire des avances, je crois qu'il m'a embrassée. Et je me suis écartée, j'ai pris mon sac et je suis partie en claquant la porte. 

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