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3615 tout le reste
13 février 2013

ma grande injustice

Quand j'étais au collège, en sixième plus précisément, j'étais bonne élève. Pas BRILLANTE, mais bonne élève. Ma mère étant instit, je n'avais pas trop le choix de toutes façons.
Ceci étant, l'un des domaines où vraiment je me démerdais mieux que les autres était le français. Ouais c'est pas flambant, dit comme ça, mais franchement pour une gamine de 10 ans, je trouve en me relisant que je touchais ma bille, au niveau de l'orthographe comme au niveau de la syntaxe et du style d'écriture.

Ordre nous a été donné, durant cette année scolaire, d'étudier le Roman de Renart. Déjà,  c'était un bon point pour moi, puisque j'avais déjà lu une bonne partie des chapitres, pour le plaisir, et que j'avais vraiment beaucoup aimé. Notre professeur de français nous a alors demandé d'inventer nous-même à titre de rédaction à la maison, un nouveau chapitre de ce roman. Je me souviens y avoir passé des heures innombrables, j'avais trouvé une histoire assez originale, j'avais énormément soigné le style, et je ne l'ai fait lire à ma mère qu'une fois achevé et recopié. Je l'ai donc rendu assez contente de moi, et j'ai attendu les résultats.

Mais le jour où cette dame nous a remis les copies, elle a gardé la mienne pour la fin, et m'a dit qu'elle était vraiment très bien écrite, et très intéressante. Néanmoins, elle refusait de me mettre la note de 20/20 qu'elle estimait méritée par le texte, parce qu'elle ne pouvait pas croire que je l'aie rédigé seule. Autant vous dire que rien n'y a fait, aucun argument venant d'un enfant de 10 ans et déniant une présumée triche n'a été entendu. J'ai donc récolté une note inférieure (je crois que c'était 18/20, donc rien de dramatique bien sûr). Mais surtout, j'ai été vraiment blessée d'être prise pour une tricheuse, et une menteuse puisque je m'étais défendue, à la fois par mon enseignante, mais aussi devant tous mes camarades.

J'aurais pu lui expliquer que ma mère, atteinte d'un cancer et en plein traitement de chimiothérapie, n'avait effectivement pas du tout la tête à rédiger avec moi des rédactions sur le roman de Renart, qu'elle avait cependant pris la peine de me lire et de me dire que c'était bien, mais rien de plus. Et que, de toutes façons, étant elle-même enseignante, elle n'aurait jamais accepté de m'aider pour effectuer ce devoir, puisque le but était de me faire travailler, et non seulement d'obtenir la meilleure des notes. Mais je n'ai rien dit de tout ça, et surtout je n'en ai jamais parlé à mes parents, qui avaient à l'époque, des soucis hautement plus douloureux qu'une dévaluation de deux points sur une note de rédaction de sixième. (et qu'un petit coup à l'égo, aussi)

 

Je ne sais pas pourquoi j'y pensais, mais j'avais envie de l'écrire, parce qu'en me remémorant ce souvenir je l'avais encore en travers de la gorge.

 

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